Poésie
VIVRE LA POÉSIE
Dynamique, effervescent, leprogramme hivernal a du panache
Montréal, 16 janvier2016
Texte publié avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Janvier : C’est par l’Éloge de la mangrovede Robert Berrouët-Oriol chez Triptyqueque s’ouvre la saison. Invitation intime à parcourir les îles de Montréal etd’Haïti. Dans l’ordre du festif, Jean-Paul Daoust nous offre, aux Poètes debrousse, le 4e tome de ses Odes radiophoniques. Quant à JonathanLamy, au Noroît, il nous parle de La vie sauve entre banalité et violence.À L’Interligne, Daniel Groleau Landry, avouant l’influence de Miron, questionnele mythe amoureux dans ses Amorragies.
Février : Toujours au Noroît, letoujours très attendu Normand de Bellefeuille poursuit son Catalogueaffectueux, avec son deuxième tome Le poème est une maison de bord demer. « L’étrange périple / du poème / étrange et doux » sepoursuit donc en regard d’une autobiographie poétique. Au Noroît encore,Monique Adam nous affirme que La terre retournée parle encore. Un appeld’air au milieu du tourment actuel. Dans la collection « Initiale »,aux mêmes éditions, un premier recueil, au très beau titre, Il fait un tempsde bête bridée de Mathieu Simoneau. Chez Triptyque, pour éviter ladispersion, Stéphane Martelly tentede sauver ce qui s’étiole avec ses Inventaires,alors que Daniel Guénette, dans Carmen quadratum, coupe les cheveux enquatre des pratiques religieuses comme des gestes anodins. On verra. Quant àAndrée Christensen, elle va se pencher, chez David, sur l’image de la rose,encore, dans ses Épines d’encre. On retrouvera à L’Interligne JoséClaer, À l’épicentre de l’éternité, qui envisage le monde comme un milk-shakeaux fraises. On se demande si la chose sera goûteuse ou indigeste.
Mars : Au Noroît, après avoirabordé les figures de Fanny Mendelssohn, Camille Claudel et Alice James dans Lessoeurs de, Louise Cotnoir trace, cette fois, un portrait pénétrant ettouchant de Vanessa Bell. Soeur de Virginia Woolf. Élise Turcotte nous revientavec La forme du jour pour en deviner la plénitude et l’assumer. Enhommage à la poète Louise Dupré, Rodney Saint-Éloi nous propose Moi tombée.Moi levée, afin de circonscrire « les mots et les êtres qui tombentdans le vertige du verbe tomber », nous dit la présentation. ChezDavid, Hélène Harbec, Humaine vagabonde, voyage dans la durée. Àl’Hexagone, Denise Boucher nous ouvre sa Boîte d’images, dont on ne saitrien encore. Quant à Simon Dumas, dans la collection « Écritures »,il nous proposera des Révélations en un livre conciliant le vers, lanarration et le roman-photo… Ariane Audet, dans Déjà la horde de chair setait, reconquiert la parole. Aux Écrits des Forges, Gilles Devault nousinvite à L’aube d’un long été autour du bonheur de l’amour retrouvé,dit-on. Le grand retour de Pierre Chatillon célébrera les petits riens, labeauté de la femme et de la nature.
Avril : Aux Poètes de brousse,Normand Baillargeon se laisse emporter dans Le roman de Khayyam, par sapassion dévorante pour les Rubaïyat de l’auteur perse Omar Khayyam dont ils’est investi. Dans Clinique, Roseline Lambert puise son inspirationdans son expérience et ses intrusions dans le domaine de la santé mentale. Avecses Répliques, Caroline Louisseize essaie de trouver la cohérence àpartir du chaos.
Au fil de la saison : À La pleine lune, on retrouvera Marie-Célie Agnant avec Femmes des terres brûlées, après avoir publié undernier roman remarqué, Femmes au temps des carnassiers (Remue-ménage).Chez Mémoire d’encrier, une anthologie de 41 poètes d’ici et d’ailleurscélèbre, à sa façon, L’homme rapaillé de Miron sous le titre de Femmesrapaillées. Natasha Kanapé Fontaine nous offrira ses Bleuets et abricots,fruits de mémoire, fruits des blessures. Au Perce neige, Georgette Leblanc,toujours liée à l’imaginaire collectif des Acadiens, rallume Le grand feu.Dans Les demandeurs, Paul Bossé met en relief l’extrême violence destueries de masse. Aux Herbes rouges, André Roy nous donne à voir Quelquechose du paysage, pérégrination de Rome à Montréal, en passant par Québecou Tokyo ou Nanjing. Quant à Mélanie Landreville, elle en découdra avec les Vertigesde l’hospitalité. Jean Charlebois, dont les livres sont si souventjouissifs, pénétrera La nuit comme le jour aux Heures bleues. Auxéditions de l’Écrou, on annonce sans plus en dire les Shrapnels d’AliceRivard et le deuxième recueil de Maude Veilleux, pour l’instant sans titre.
Source : Le Devoir