« Femmes au temps desCarnassiers » de Marie-Célie Agnant
Par Rachel Vorbe
LeNouvelliste
Port-au-Prince,6 octobre 2015
Marie-CélieAgnant. Crédit photo Île en île
À bout desouffle et pantelante ! Tel est l’état dans lequel je me suis retrouvée aprèsavoir lu le livre de Marie-Célie Agnant, « Femmesau temps des Carnassiers ». C’est la première fois que, face à un livre, àune histoire, je suis sans mot. Sans mot pour le décrire, sans mot pourraconter, sans mot pour dire l’essentiel. Car l’essentiel du livre ne peut serésoudre à une phrase, un résumé. Après le livre, seules restent les émotions,les unes plus intenses que les autres. Rage, impuissance, colère, amour,amitié… elles défilent pour se confondre en « amour, colère et folie ». Il fautpour concocter cet amalgame émotionnel vivre et ressentir comme sespersonnages, avoir expérimenté cette tragédie, mais, par-dessus tout, les avoiren étant capable d’en ressortir plus vivante, plus forte, « debout dans lalumière ».
Si, dans « Un alligator nommé Rosa », Marie-CélieAgnant avait réussi par un tour de force à mettre face à face des personnagesréunis par une même cause, dans « Femmesau temps des Carnassiers », les personnages sont assommés et terrassés touten étant modelés par la fatalité de leur destin. Néanmoins, ce qui impressionnele plus dans « Femmes au temps desCarnassiers », c’est la traduction, en mots, des sentiments divers quianiment l’histoire. Les sentiments de peur, de solitude mais surtout desilence. Cette impression si palpable rend le livre palpitant et époustouflant.Marie-Célie Agnant n’a pas que raconté une histoire. Elle s’est faiteinterprète d’une voix, le témoin vivant d’un temps, d’une époque. Marie-CélieAgnant réveille mémoires et consciences. Si elle a écrit « cet ouvrage,simplement pour dire qu’une histoire tue est une histoire tuée », elle a sudonner vie, perpétrer la vie, venger la vie…
Le livre, diviséen deux parties, est le récit de deux « Je ». Deux femmes. Deux générations.L’une n’est qu’Expérience. L’autre n’est que Conséquence. Si la voix de ces «Je » est puissante, plus puissant encore est le récit lui-même. Les mots sontsensations et émotions. Le langage transporte dans un autre monde. La nuit, ladouleur, la désolation, la haine, le sang… Un monde qu’il est plus faciled’oublier certes, mais un monde sur lequel s’est forgé et se forge encore notreHistoire. Alors même que certains dialogues remplissent un espace, ilsrenforcent pour autant le sentiment de solitude des personnages, leur dilemme,leur souffrance. L’auteur a su entraîner son lecteur dans le dédale et lesméandres de la cruauté humaine mais aussi dans la profondeur des cœurs. Agnanta « forcé le jour à se lever » sur un pan de notre histoire qui, par-delà mêmeles générations, reste encore enfouie.
L’histoire estforte. Intense. Profonde. Réelle dans une réalité purement haïtienne. Elle aété celle d’une femme mais aussi de plusieurs femmes qui étaient « devenues,[par un coup du sort] désormais, compagnes de voyage et sœurs par ce même corpsmeurtri […] ». « Femmes au temps desCarnassiers », c’est le cheminement abominable, cruel et inhumain de MikaPelrin, en tant que journaliste durant le règne de terreur de François Duvalier; c’est la descente en enfer de la fille de cette dernière, Soledad ; c’est leconstat pathétique de Junon sur son origine, héritière malgré elle d’un destinhors du commun, dépositaire de secrets qu’elle va percer ; c’est la revanche dela vie sur la mort. Avec Junon, le silence aura une fin…
Trois vies quele 5 janvier 1958 transforma. En effet, depuis l’arrivée au pouvoir de FrançoisDuvalier en septembre 1957, Milka Pelrin, une « femme exceptionnelle etrésolue, qui exerce avec une passion peu commune et un engagement sans fard laprofession de journaliste… », est menacée à cause de ses prises de position.Elle vit cloîtrée, prisonnière chez elle. Alors que [les Carnassiers] ont poureux tout l’arsenal de la brutalité, Mika, elle, n’a que ses mots… et sapeur ». Ils veulent la contraindre au silence. « Couvre-feu dans le pays,couvre-feu dans [les] cerveaux, dans [les] gestes, dans [les] regards furtifset [les] pas feutrés.» Révoltée par cette situation, « pleine de colère, [son]estomac, [son] corps tout entier, pleins à ras bord de cette colèreimpuissante, [elle], ne tolère […] » pas cet abus de force ; elle écrit unarticle, le signe et le publie. « Rien ne [l’] empêchera [de] parler, rien nepourra me condamner au silence. » Mika Pelrin est « désormais une femme àabattre, celle qu’il faut fuir ».
Dans la nuit du5 janvier 1958, Mika Pelrin et sa fille Soledad sont enlevées de leur domicileet conduites chacune séparément dans un lieu inconnu. Elles sont sauvagementbattues et torturées. Mika Pelrin laissée pour morte sur une route déserte estsecourue. Soledad repart pour l’Espagne qu’elle avait quittée, le temps d’unevisite à sa mère, et donne naissance à Junon. Mais, cette dernière, enfant dela violence, est délaissée par une mère dépressive qui s’emmure dans lesilence. Junon « avait toutes les peines du monde à croire que [sa mère] étaitune jeune fille gaie, heureuse de vivre ». Elle est élevée par une amie de samère et réconfortée par les visites de sa grand-mère, Mika. En février 1986,Junon a 22 ans et décide de venir en Haïti sur les traces de son passé. Enarrivant, Junon découvre un pays rongé par la violence, bien que celle-ci aitchangé de camp. Elle questionne, veut des réponses. Mika, alors, doit «fouiller dans sa mémoire endolorie, exhumer tout ce qui était encore à saportée, pour aborder cette rive dont elle voulait sans cesse s’éloigner… » Mikalui confie alors une enveloppe avec des coupures de journaux, des photos, desnoms. La traque a commencé et se termine à « Marigot, Impasse des PetitsOiseaux, 24. […] Un jour comme aujourd’hui, clama Junon, un jour, même avec descheveux blancs, je reviendrai danser et pisser sur ces cendres… »
Avec « Femmes au temps des Carnassiers »,Marie-Célie Agnant met en exergue la vie de plus d’une femme en 1958 sous lerégime de François Duvalier. Leur quotidien vécu dans la tourmente, lestortures physiques et morales. Ce sont les disparitions insolites de leursenfants, ce sont les humiliations subies par des mères, des sœurs, des filles,des tantes… Pour toutes ces femmes, éternelles victimes des hommes, « le tempsn’est plus temps, mais falaises et éboulis qui charrient [leur] vie démembréeet pour elles le silence est beaucoup plus violent que la violence subie ».
« Femmes au temps des Carnassiers »,c’est avant tout un retour dans l’Histoire pour que ne meure pas la mémoire,pour briser le silence « et conjurer le mauvais sort ». Marie-Célie Agnant arevêtu, l’espace d’une histoire, un rôle lourd et non sans conséquence, celuid’historien. Comme à Junon, elle veut qu’on parle de « ces crimes fondateurs denos sociétés, ces crimes que l’on tarde à nommer, que l’on s’obstine à occulter».
Source : Le Nouvelliste
Travail demémoire et devoir de mémoire
ParAlain Saint-Victor
Montréal, novembre 2015
Texte reproduit avecl’aimable autorisation de l’auteur.
Femmes au temps des carnassiers
Marie-CélieAgnant
Éditionsdu Remue-ménage
Montréal,2015
Le nouveau roman deMarie-Célie Agnant nous plonge dans un univers cauchemardesque, univers oùs’entrechoquent frayeurs, trahisons, courage, détermination, luttes, espoirs.Il s’agit d’un texte aux images puissantes, profondes, vivantes, exacerbées parun «pointillisme» structurant. L’histoire est, en effet, émaillée de multiplesdétails, chacun est essentiel pour prendre la mesure du tout scriptural quiconstitue le récit de Agnant. Cette réalité du texte ne noie pas pour autant l’intention de l’écriture del’auteure. C’est cela, à mon avis, qui constitue l’exceptionnel talentlittéraire de Marie-Célie Agnant : l’efflorescence prodigieuse de l’artlittéraire qui structure le récit sert à interpeller le lecteur, le«transformer», malgré lui, en témoin d’une époque marquée par le sang, lahaine, la nuit, la douleur, la désolation, le chagrin. C’est l’époque duduvaliérisme, plus précisément celle de sa genèse, de son fondement, de la miseen œuvre de ses éléments constitutifs : la terreur, les massacres, lesassassinats, la torture, la descente aux enfers de toute une nation.
L’histoire débute en 1958,un an après l’usurpation du pouvoir par François Duvalier. La narratrice, MikaPelrin, exerce le métier de journaliste dans une ville en proie à une terreurdiabolique. Les hommes de Papa Doc, ces carnassiers assoiffés de sang,arpentent les rues la nuit pour mettre à exécution les ordres du chef:massacrer, assassiner, réduire au silence toute voix discordante. Leduvaliérisme s’institutionnalise, s’infiltre, tel un venin, dans le grand corpsde la ville enveloppée de ce voile immense, ce suaire [qui] l’enserre. Pour notrehéroïne, la vie semble engluée dans une nuit tissée de cauchemars permanents;entre le rêve et la réalité les frontières se dissolvent :
J’émerge dans une brumeépaisse faite de stupeur et d’effroi. Je dois avoir l’air livide,complètement folle. Pieds nus, hébétée, je rampe vers la fenêtre. Scrutant leciel, je ne retrouve pas les plaies ouvertes dans la voute… . Où sont doncpassées les rigoles d’encre? Toute cette encre, l’encre du ciel, qui dans lanuit s’est vidé, comme un ventre se vide de son sang? Comment me convaincre quetout cela n’était qu’un rêve ?
Face à ce monde désincarné,ossifié, zombifié par un pouvoir sanguinaire qui arrache les nourrissons deleurs berceaux, les prive du sein maternel, les lance pour les rattraper à lapointe des baionnettes… que peut faire une femme journaliste qui n’a commeseule arme que son stylo, et ses feuilles blanches? Les risques de se fairetuer, kidnapper, torturer se confirment de jour en jour et surtout durant lanuit. Le grand ennemi, c’est d’abord cette peur qui paralyse le corps, vide laconscience et l’âme. Se reconstituer en tant qu’humain, insuffler, dans lesténèbres, une nouvelle vie à l’esprit, tel semble être le grand défi que notrehéroïne doit relever dans un premier temps. L’effort incommensurable qu’exigecette reconstitution de soi ébranle profondément son être : il prend laforme à la fois d’un immense combat contre la peur, l’angoisse et d’une luttepermanente pour maintenir une volonté d’acier qui refuse la capitulation et ladéchéance.
Impossible de nier la peur,mais je lutterai de toutes mes forces contre la paralysie qu’elle entraîne…Jerefuse de me laisser vaincre par cette nouvelle arme de la répression…Demeurermaîtresse de moi-même…Je m’arrache la peau sous les coups rudes du gant decrin. Tout pour me rappeler que je suis vivante, non pas un zombi, corps sansâme…ni une bête docile…
L’écriture reste la seulearme possible : continuer à publier pour dénoncer l’inacceptable, nommerl’innommable, lancer au visage des assassins cette vomissure de sang poursignifier leur inhumanité, leur monstruosité. Mais les mots sont rebelles, ilssemblent impuissants à décrire cet univers kafkaïen, la narratrice les arrache,un par un, de sa conscience mortifiée, telle l’écharde incrustée dans lachair :
des jours entiers de lutteavec les mots et contre l’angoisse… . Passant, repassant plusieurs fois,jusqu’à percer le papier du bout de la plume, comme pour l’enfoncer dans lachair, réveiller la chair endormie du papier impassible, la faire hurler, pourque naisse, enfin, quelque chose… .Mes mots vont-ils enfin s’aligner pour merappeler que je suis plus qu’une femme entêtée macérant dans la peur ?
Cette peur qui tétanise,contre laquelle on doit lutter pour garder son humanité, se manifeste dans lesmoindres gestes quotidiens, s’installe dans les relations même les plusintimes. C’est le triomphe du pouvoir papadocratique : l’inoculation d’uneterreur diffuse et profonde qui prend possession des consciences. Le couvre-feun’est plus, dans les faits, nécessaire, il est dans nos cerveaux, dans nosgestes, dans nos regards furtifs et nos pas feutrés. Tout espace, touteproximité, toute durée sont pénétrés, subjugués par la terreur macoutique. Rienn’est possible sans que l’on sente la présence de l’esprit de Duvalier :il est partout, il soumet les corps et les esprits, il est devenu la nation.
C’est pourtant dans cetteatmosphère méphistophélique que Mika doit continuer à exercer son métier dejournaliste militante. Pour elle, le silence est impossible, la parole desvivants, non pas le mutisme des morts-vivants, reste le seul moyen de ne passombrer dans les ténèbres. Elle a besoinde toute la vivacité de son être pour écrire. Mais l’œuvre ne se réduit pasuniquement à décrire le combat d’une femme seule face à un monde luciférien. Sila subjectivité de la narratrice est mise à nu, c’est pour forcer le lecteur às’y retrouver, à chercher dans cette conscience souffrante mais en lutte, laraison de la révolte et de la dénonciation d’un pouvoir maléfique et odieux,mais aussi de pointer du doigt la capitulation d’une société ramollie, soumisemais consentante.
La description du combatintérieur incessant que mène le personnage contre l’emprise de la terreur,description d’une grande finesse psychologique dont uniquement les écrivains detalent ont le secret, suffirait pour faire du roman une grande œuvre, mais lerisque encouru par une telle démarche eût été trop grand dans la mesure oùl’œuvre serait perçue comme un combat titanesque, une lutte à mort pourextirper hors de soi la putridité du duvaliérisme. Or ce combat auraituniquement pour enjeu la sauvegarde d’une subjectivité qui risquel’effondrement. Et c’est cette conscience de l’irréductibilité de la lutte au«plan spirituel» qui pousse Mika à écrire et surtout à publier malgré la peurqui tenaille ses entrailles. L’acte d’écrire consiste, dans ce cas précis, àmettre son corps à contre-courant du déferlement sanguinaire des duvaliéristes.Il dépasse la notion simple de l’engagement intellectuel, il consistelittéralement en une déclaration de guerre à un régime qui dispose de tous lespouvoirs. Mais, il ne faut surtout pas confondre cet acte avec un désir desuicide d’une conscience brisée et désespérée; il est essentiellement un acted’affirmation de l’humanité de la narratrice, et, par-delà, une revendication del’humanité du peuple opprimé.
Rentrent également en jeu d’autrespersonnages : tante Bé, Jeanne, Clarisse, Toni, Soledad. Ce sont desfemmes de différentes générations qui se reconnaissent dans la lutte menée parMika. Elles refusent de baisser les bras face au pouvoir et rejettent du mêmecoup l’ordre patriarcal, qui, bien qu’historiquement a toujours été un élémentconstitutif de la société haïtienne, prend la forme, sous le régime deDuvalier, d’un phallocentrisme exacerbé. Les hommes du pouvoir multiplientmaîtresses, viols, « enfants naturels ». La soumission des femmes devient unélément intrinsèque du pouvoir duvaliérien : le macoute est celui qui tue leshommes, les émascule et assouvit son appétit sexuel en disposant du corps den’importe quelle femme. C’est le refus actif de ces multiples visages dupouvoir qui font de Mika, tante Bé, Jeanne, Clarisse des cas marqués. Ellessont persécutées par le pouvoir, mais aussi trahies par leurs conjoints qui necomprennent pas leur combat face à l’ordre étatique et patriarcal.
L’histoire de Mika Pelrin,journaliste militante et féministe, s’arrête au moment où le duvaliérisme prendla forme ultime à laquelle il était originellement destiné, celle d’un régimemonstrueux qui vise l’anéantissement de la nation. Mais la lutte reprend sousd’autres cieux, par d’autres vies. Soledad, fille de Mika, reprend vie en exiloù elle accouche d’une fille. C’est cette dernière qui portera plus tard leflambeau de la lutte, celle qui apprendra à garder la mémoire des combats et dela vie de sa grand-mère. L’histoire reprend avec elle en tant que narratrice etpersonnage central. Même si l’espace et la temporalité sont différents, cedouble «je» utilisé par l’écrivaine constitue au fond un seul et mêmecaractère : il incarne à la fois une mémoire (celle des combats de Mika)et la volonté (celle de sa petite fille) de continuer la lutte. L’affrontementcontre l’oubli fusionne avec le projet d’obtenir justice dans un mondepost-duvaliérien.
Ce roman de Marie-CélieAgnant pose ainsi la problématique de la mémoire dans son double aspect :celui du travail de mémoire et celui du devoir de mémoire. Travail de mémoiredans la mesure où l’œuvre nous plonge entant que témoins dans une époque de notre histoire marquée par le sang, l’extrêmeviolence, la capitulation, la défaite, la déchéance. L’œuvre prend corps àtravers une langue riche, travaillée, qui suscite chez le lecteur uneconscience aiguë de ce qu’a été le duvaliérisme. C’est un effort considérablequi ne se réduit pas à une catharsis, ni à une anamnèse; il constitue plutôt letémoignage déchirant (de sa souffrance, ses luttes intérieures et sa prise deposition concrète contre le duvaliérisme) d’une femme prise dans l’enceinted’un régime qui porte l’horreur à son paroxysme.
Devoir de mémoire,également, dans la mesure où l’œuvre nous incite à prendre position par rapportà l’oubli. Elle nous renvoie à la responsabilité de faire face au duvaliérisme,de le considérer dans sa singularité, de mesurer sa portée historique : cequ’il a été pour les hommes, femmes et enfants qui l’ont vécu et commentjusqu’à aujourd’hui il continue à hanter la conscience de nos hommes de pouvoiret à déterminer la pratique politique haïtienne. Le devoir de mémoire, c’estégalement, comme nous l’enseigne Junon, la petite fille de Mika, la volontéd’obtenir justice pour toutes ces personnes, hommes, femmes, adolescents,enfants, qui ont été assassinées, massacrées, sacrifiées pour que leduvaliérisme puisse se perpétuer. Le devoir de mémoire, c’est aussi rendrehommage à ces compatriotes qui ont combattu le régime duvaliérien, qui ont sugarder leur humanité dans une société terrorisée, fragmentée, atomisée, oùrègne la méfiance absolue, où toute vie dépend uniquement de la volonté d’unseul homme.
Ce nouveau roman deMarie-Célie Agnant témoigne d’une quête continue d’approfondir l’impact duduvaliérisme sur l’existence de milliers de personnes. Le grand soufflelittéraire qui traverse l’œuvre (certains passages ressemblent à de longspoèmes) donne la mesure de ce que peut faire une littérature engagée dans ladénonciation, mais aussi dans la prise de conscience (pour les générations quin’ont pas connu le duvaliérisme) de ce que fut et de ce que c’est un régimedictatorial et sanguinaire.
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Écrivaine québécoise née en Haïti, Marie-Célie Agnantpoursuit depuis 20 ans une œuvre importante, traduite en plusieurs langues.Elle a fait paraître poésie, nouvelles, romans ainsi que des livres jeunesse.Aux Éditions du remue-ménage, elle a publié La dot de Sara (1995), Lesilence comme le sang (1997), Le livre d’Emma (2001) ainsi qu’Unalligator nommé Rosa (2007). (Source : Éditions du Remue-ménage)