Théories de la genèse ouhistoire des créoles :
l’exemple du développement descréoles de la Caraïbe
Marie-Christine HAZAËL-MASSIEUX
Université de Provence
La linguistique, 2005/1(Vol. 41)
Presses Universitaires de France
Ilexiste diverses théories concernant la genèse des créoles. Un numéro récent dela revue Études créoles proposait un bilan deces hypothèses concernant la créolisation et mettait à jour des tendancesdifférentes : certaines qu’on qualifie de » sociohistoriques « ,d’autres qui sont axées davantage sur la » typologie « … Cesthéories sont toutes des hypothèses, fondées sur des scénarios plus oumoins vraisemblables : ainsi certains linguistes qui les défendent sefondent sur l’étude des populations de bateaux négriers, d’autres insistent surl’importance de la colonisation portugaise, certains soulignent que le tempspassé dans les ports avant l’embarquement permettait aux esclaves de commencerà forger un medium commun, certains encore sont sensibles au fait quel’Afrique, qui a laissé des traces si importantes dans le » type « physique des populations, a bien dû aussi modeler la langue résultant descontacts, etc. Les théories varient, certes, mais si les faits historiquessont sûrs, le passage de données statistiques, historiques, géographiques,politiques ou économiques aux faits linguistiques se révèle très souventdélicat (et donc aventuré). Effectivement, la présence de nombreux esclavesoriginaires d’un pays à un moment donné de la colonisation n’impliquepas :
— qu’ilsparlaient tous la même langue ;
— quela parlant, ils l’utilisaient pour leurs échanges ;
— quel’utilisation de cette langue par une population d’esclaves ait eu desconséquences directes sur le créole : celui-ci pouvait être déjà en partieconstitué quand ils sont arrivés aux îles ; les relations de travailpouvaient impliquer le recours préférentiel à une autre langue, etc.
Conclureque des données historiques ont des conséquences automatiques sur la langue decommunication et qu’elles expliquent les structures linguistiques estaudacieux, et c’est pour cela que nous parlons d’hypothèses : lessituations de multilinguismes n’ont pas fini de révéler leurs mystères, et laquestion de la domination d’une langue sur une autre ou plusieurs autresimplique de nombreux facteurs, et il faut bien se garder de suggérer dessolutions simples.
C’estpourquoi, il nous semble indispensable de proposer aussi des analyseslinguistiques fondées sur les textes rédigés en créole au cours de la courtehistoire des mondes créoles. Cela ne signifie pas que l’on méprise leshypothèses élaborées par certains avec beaucoup de talent, mais correspond audésir de pousser le plus loin possible l’étude des évolutions linguistiques quipeuvent, à terme, permettre de vérifier ou falsifier telle ou telle hypothèse.
Ilest indéniable qu’à côté des hypothèses théoriques et des divers scénariosproposés, des données existent, qui nous sont accessibles à travers des textesanciens rédigés pendant les époques concernées. Ces témoignages doiventcertainement être utilisés avec la plus grande prudence, mais ils sontdisponibles, et on ne saurait les négliger. On portera au compte des prudencesles faits suivants :
— ceuxqui écrivent aux XVIIIe et XIXe siècles sontdes lettrés qui ont été scolarisés nécessairement en français et dont lapremière langue écrite influe sur le créole qu’ils livrent dans lestextes ;
— cesscripteurs de créole sont presque tous des Blancs, jusqu’à une date avancée, etl’on peut penser avec vraisemblance que les Blancs et les Noirs, en raison defonctions différentes dans la société créole, pouvaient avoir des usagesdifférents de la langue : par les textes écrits, on n’accède non pas àtous les créoles, mais à certaines variétés seulement ;
— lareprésentation écrite d’une langue, quelle qu’elle soit, diffère nécessairementde l’oral réellement parlé – tout à fait inaccessible bien entendu pour leslangues en usage au XVIIIe siècle et XIXe siècle :il ne faut donc prendre les faits avérés que pour ce qu’ils sont : destextes de lettrés, soumis à des contraintes de genre, de style, de temps, delieu…
Maisces textes nous révèlent pourtant un certain nombre de données phoniques,grammaticales, lexicales, que l’on peut souvent assez bien localiser et dater,et qu’il ne faudrait pas négliger. Certaines sont d’ailleurs parfaitementcompatibles avec les données linguistiques contemporaines et permettentd’établir des filiations, même si l’on est parfaitement conscient qu’il nes’agit pas de toutes les filiations.
Onajoutera que nos connaissances des langues anciennes, et les reconstructionsauxquelles elles ont donné naissance, sont toutes fondées sur des textesécrits, qui, manifestement, à une époque où l’écriture était fort peu répandue,n’étaient sans doute que le fait de » privilégiés » : iln’empêche que personne ne conteste l’intérêt de telles recherches, même si l’onne peut pas mieux garantir la » représentativité » d’un scripteur etde ses écrits par rapport à la société dans laquelle il est né. Tout le mondene parlait certainement pas comme l’auteur de » La mort le Roi Artu », et au XIIIe siècle, la plupart des locuteursn’écrivaient pas. Cette œuvre, pourtant, constitue un chaînon indispensabledans nos remontées du français moderne au latin, et personne ne songerait àrenoncer à l’étude des textes médiévaux sur le prétexte qu’ils montrent tout auplus comment une élite écrivait et que vraisemblablement ceux qui parlaient àcette époque devaient parler bien différemment. On travaille avec ce dont ondispose, et avant l’invention du magnétophone et des divers moyensd’enregistrement, on ne peut recourir qu’aux textes écrits pour reconstituerl’histoire des langues.
LESANALYSES DES CHRONIQUEURS ET ÉCRIVAINS
Lalecture des textes historiques est d’abord remarquable pour un certain nombrede notations » métalinguistiques » effectuées par des auteurs aucours de ces siècles passés. Parmi les premiers chroniqueurs, on a souvent citéle P. Pelleprat donnant en latin les premières caractéristiques de ce » jargon de la langue française » ! Dans un passage célèbre, ilprécise quelle est cette » façon de parler vulgaire » :
« […] Longum esset genuina eos lingua instrueri solusque posset foeliciter quiomnium imbutus esset facultate linguarum ; quare non eos ante ediscimusquam Gallice loqui adductos, quam citissime autem ediscunt ut cogitata mentisenunciare facile possint et dominis explicare, a quibus omnino pendent ; advulgarem loquendi modum, nostrum conformamus. Saepius utuntur infinitifisverbis (ex. gr.) Ego orare Deum, Ego ire ad Ecclesiam, Ego noncomedere, hoc est, Deum oravi, in Ecclesiam ivi, Ego non comedi,addito vero futuri praeteritive temporis adverbio, dicunt, Cras egocomedere, heri orare Deum, id est, Cras comedam, Heri Deum oravi,atque ita de reliquis. Hac loquendi ratione utimur cum eos primo instituimus… »
[Traduction : » Il serait bon de les former dans leur langue maternelle et seul pourraitle faire avec succès celui qui serait particulièrement doué pour leslangues ; c’est pourquoi nous ne les comprenons pas avant qu’ils soientparvenus à parler en français, mais eux comprennent très rapidement comment illeur est facilement possible d’exprimer leurs pensées et de les expliquer àleurs maîtres dont ils dépendent pour tout ; nous nous conformons àcette façon vulgaire de parler. Généralement, ils utilisent les verbes àl’infinitif Moi prier Dieu, Moi aller à l’église, Moi pas manger, ce quiveut dire J’ai prié Dieu, Je suis allé à l’église, Je n’ai pas mangé. Onajoute un adverbe de temps pour le futur ou le passé : Demain moimanger, Hier prier Dieu, ce qui veut dire Je mangerai demain, J’ai priéDieu hier, et ainsi de suite. Nous utilisons cette façon de parler lorsquenous commençons à les former. « ]
LeP. Chevillard, quant à lui, note à propos d’un jeune esclave caraïbeconfié aux Pères pour être catéchisé : » […] et il apprendincontinent le jargon de la langue françoise… « Un peu plus tard, ontrouve dans les Lettres du P. Jean Mongin, 1672 [Éditées dans leBulletin de la Société d’histoire…], qui fait allusion alors à la langue desesclaves : » Les nègres ont appris en peu de temps un certain jargonfrançais que les missionnaires savent et avec lequel ils les instruisent, quiest par l’infinitif du verbe, sans jamais le conjuguer, en y ajoutant quelquesmots qui font connaître le temps et la personne de qui l’on parle « , oudans le P. Labat: » Ils [les Caraïbes] savent presque tous,particulièrement ceux de la Dominique, assez de mauvais français pour se faireentendre et pour comprendre ce qu’on leur dit « , ou encore, du même : » Le nègre qu’on m’avait donné était créole, il avait déjà servi d’autrescurés, il connaissait le quartier où j’allais, il parlait français, etd’ailleurs j’étais déjà accoûtumé au baragouin ordinaire des nègres. « Jean Cretien, S. J. de Cayenne écrit également : » Comme ceux cine peuvent apprendre notre langue à moins qu’ils ne soient encore jeunes, onles laisse parler un baragoin de François, un jargon mal arrangé et malprononcé, pire que celui d’un allemand qui commence à parler nôtre langue.Encore leur faut-il du tems pour se faire entendre. Pour nous autres François,nous n’avons point de peines d’apprendre ce jargon et nous sommes dans moin derien en état de le parler. «
Surle terme de » baragouin « , également en usage, il y adiscussion : il n’est pas certain que ce qui est désigné à travers cevocable soit effectivement le créole, mais plutôt » la déviance de lalangue parlée par ou avec des allogènes, comme dans le cas de la langue denégociation des Caraïbes « On citera, à ce propos, un court texte du P. DuTertre : » […] la plupart des petits nègres ne saventd’autre langue que la langue française et […] ils n’entendent rien à lalangue naturelle de leurs parents, excepté le baragouin, qu’on utilise dans lesîles en parlant avec les sauvages… » Quoi qu’il en soit, les citationsqu’on pourrait donner sont fort nombreuses, et les équivalences entre « langage corrompu « , » baragouin « , » langage meslé « ,ont été parfois suggérées (cf. par exemple, le P. Raymond Breton,1655), mais aussi parfois écartées (ainsi, le P. Du Tertresemble opposer clairement jargon à baragouin)[10].
Cesdénominations et ces jugements souvent péjoratifs, qui concernent sans doute àl’occasion l’ancêtre ou les ancêtres des créoles, s’étendent bien au-delà duXVIIe siècle et sont souvent mêlés de propos tendant à lesdifférencier au moins des langues » normales « . Moreau de Saint-Méry,en 1793, dans sa Description topographique, physique, civile, politiqueet historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, décrit lecréole en disant :
« J’ai à parler maintenant du langage qui sert à tous les nègres qui habitent lacolonie française de Saint-Domingue. C’est un français corrompu, auquel on amêlé plusieurs mots espagnols francisés, et où les termes marins ont aussitrouvé leur place. On concevra aisément que ce langage, qui n’est qu’un vraijargon, est souvent inintelligible dans la bouche d’un vieil Africain, et qu’onle parle d’autant mieux, qu’on l’a appris plus jeune. Ce jargon est extrêmementmignard, et tel que l’inflexion fait la plus grande partie de l’expression. Ila aussi son génie (qu’on passe ce mot à un Créol qui croit ne le pas profaner),et un fait très sûr, c’est qu’un Européen, quelque habitude qu’il en ait,quelque longue qu’ait été sa résidence aux Isles, n’en possède jamais lesfinesses. «
Àpartir de 1770-1780, le terme de » créole » pour désigner lalangue semble attesté dans les affiches utilisées pour annoncer l’opéra envaudevilles de Clément, Jeannot et Thérèse, » adaptation » du Devinde Village de J.-J. Rousseau. Bernard Camier dans sa thèse soutenue enjanvier 2004 indique notamment pour les affiches de Port-au-Prince le30 novembre 1772 la mention de » parodie en créole « , mêmechose pour le 6 mars 1788 ( » parodie en créole » ) ou pourle 8 janvier 1791 : » traduction créole » : ilsouligne d’ailleurs de façon fort intéressante que la mention » en créole » semble réservée aux représentations de Port-au-Prince ; au Cap on parlede » parodie nègre « , » traduction nègre «
C’estplus largement au cours du XIXe siècle que l’on commence àparler de » créoles » pour désigner les langues des populations » créoles » (selon le sens du terme » criollo » = qui estné aux îles de parents qui n’en étaient pas originaires, les populations sontquant à elles désignées par ce terme depuis longtemps). La première attestationdu mot » créole » pour désigner une langue semble cependant dater del’extrême fin du XVIIe siècle : dans le Voyage de laCourbe, il est question, pour la côte du Sénégal, d’un certain jargonapparenté à la langue portugaise qu’on nomme » langue créole comme dans lamer Méditerranée la langue franque « . Par ailleurs, dès 1659, dans l’Anonymede Grenade, on trouve le terme » créole » mais pour qualifier unefemme, avec l’explication de la signification du terme, et une interprétationétymologique curieuse ( » créole » serait une corruption de « créature » !) :
« Ce fut en ce voyage que vint la première femme qui ait mis le pied dans laGrenade ; et donné la première créole, comme l’on parle ici. Je croisqu’on veut dire créature et par corruption de langue « créole »,c’est-à-dire le premier enfant venant des français né en l’Isle, avec son mari,Pierre des Ours, dit l’Admiral. «
Ils’agit sans doute là de la première attestation en français, mais on connaît laclassique définition de » criollo » donnée en espagnol dans le Diccionariode Autoridades de la Real Academa Española : CRIOLLO : » Elque nace en Indias de Padres Españoles, ù de otras Nación que no sean Indios =celui qui naît aux Indes [Occidentales] de parents espagnols, ou de parentsoriginaires d’autres nations qui ne sont pas Indiens. «
L’auteuranonyme d’Idylles et Chansons ou essais de Poésie Créole par un colon deSaint-Domingue (qui datent de 1811, mais que nous citons d’après l’éditionde 1821), quant à lui, donne les explications suivantes :
« La langue créole est une espèce de jargon que parlent généralement les Nègres,les Créols, et la plupart des Colons de nos îles de l’Amérique. C’est unFrançais corrompu, abatardi, mais approprié à des organes plus doux, et où l’onfait disparaître, par de fréquentes élisions, par diverses modifications, etsurtout par des transpositions continuelles, les sons trop rudes des consonneset les fortes articulations. Cette langue a, par conséquent, une infinité de mignardises, uneextrême douceur, qui la rendent propre à exprimer avec délicatesse, et surtoutavec une certaine naïveté, les sentimens de l’amour, dans le caractère queprend cette passion chez les sensuels et voluptueux habitans de la Zonetorride. Elle peut même être considérée comme très-chaste à leur égard :la pudeur, dans ces climats brûlans, s’y couvrant d’un voile plus léger,accoutume les regards et la pensée à une transparence qui décèle et embellitles formes de la nature, mais qui ne fait pas rougir.
« La langue créole est cependant peu propre à la poésie… «
Plusprès de nous sont moins connues les remarques de l’abbé Goux (1842), qui présente son Essaide grammaire du langage des Noirs dans les îles françaises d’Amérique pourservir d’introduction à l’usage du catéchisme qui suit de la façonsuivante :
« Il n’est pas possible d’intituler autrement ce que nous offrons touchant lelangage usité parmi le plus grand nombre des personnes qui habitent lesColonies, soit françaises, soit anglaises, qui ont autrefois appartenu à laFrance. Car ce langage n’a pas de règles fixes sur un grand nombre d’articles,comme nous le verrons dans le cours de cet opuscule ; quoiqu’on puissenéanmoins lui en assigner d’assez précises.
« Nous pourrions parler avec beaucoup plus d’assurance, s’il s’agissait derégulariser ce langage et le soumettre aux règles qu’il pourrait comporter, euégard au génie qui lui est propre. Mais il s’agit de le prendre tel qu’il est,et de le faire comprendre aux personnes qui, par devoir ou par tout autremotif, veulent en avoir une idée suffisante.
« Pour parvenir à ce but, nous avons cru qu’il suffisait de parler succinctementdes principales parties du discours. Nous suivrons donc l’ordre grammaticalordinaire. «
Méritentd’être rappelées également les remarques sur le créole de Turiault, 1874, qui donne unedescription du créole martiniquais à la fin du XIXe siècle etcommence son avant-propos de la sorte :
« L’introduction de la race noire dans les colonies françaises y a fait naître unlangage tout particulier connu sous le nom de créole
« Ce langage, complètement inconnu en France, raillé et dédaigné par lesEuropéens appelés à servir dans ces beaux pays lointains où ils ne font quepasser, n’a encore été l’objet d’aucune observation, d’aucune étude, que noussachions du moins, car nos recherches à ce sujet sont restées infructueuses.
« Il nous a donc paru intéressant et utile à la fois de faire connaître cebaragouin, ainsi qu’on l’appelle, lequel, à notre avis, ne mérite pas tant dedédain.
« Le créole que parlent les Noirs qui habitent les Antilles est du français malprononcé et corrompu, mélangé de mots et d’expressions nègres. Dans ce langageon rencontre aussi des noms d’origine caraïbe, et des termes marins commeamarrer (maré), hâler, larguer, qui sont employés usuellement.
« C’est donc un patois, un jargon ; – mais si ce patois est capricieux,désordonné, enfantin, s’il est drôle, amusant pour les Européens, il a aussi uncaractère d’originalité qu’on ne saurait méconnaître.
« En France l’on s’imagine parler le créole en ne prononçant pas les r, en remplaçant lesadjectifs et pronoms possessifs par les pronoms personnels moi, lui, nous,vous, elles, accompagnés de la préposition à, mis après les substantifs, puisen plaçant ces mêmes pronoms tantôt devant le verbe, tantôt après, comme dansles phrases suivantes : Moi aimé vous de tout cœu à moi. – Vous avoiun live à donné à nous. – Chien à lui mangé viande à mi. – Monte àvous ête su lit à vous et boucles à vous aussi.
« Ces phrases-là, admises au théâtre, peuvent bien avoir la désinvolture un peunègre, mais, à coup sûr, elles ne sont pas créoles, ainsi que l’on peut enjuger par la dernière, reproduite ci-après en vrai créole : Monte ou assous couche oubouc ou tou[18].
« Le plan adopté pour cette étude est celui d’une grammaire. C’était certainementle plus simple et le plus méthodique pour permettre aux Européens d’apprendreen peu de temps l’idiome créole. L’entreprise d’une grammaire créole n’étaitpas sans difficultés. Elle paraissait à beaucoup de gens impossible,extravagante. Néanmoins nous nous sommes mis à l’œuvre, et nous publionsaujourd’hui notre Étude sur le langage créole. «
Ilsouligne lui-même son audace, qui n’est pas petite quand on voit les préjugésdont le créole est l’objet.
Quantà Rémy Nainsouta, souvent cité, il déclare avec fougue son amour pour le créole( » J’aime profondément le créole « ), même s’il insiste sur » ses tours pittoresques ou surannés, ses raccourcis, ses proverbessavoureux, ses onomatopées innombrables « .
Cetterecension, comme on le voit, n’a aucune prétention à l’exhaustivité, et viseseulement à donner un aperçu des propos tenus sur ces langues, considérées,comme toujours en France dès lors qu’il ne s’agit pas du français, de » lalangue de la République » (selon l’article 2 de la Constitution),comme des dialectes » inférieurs « , au mieux » pittoresques », en tout cas à peine dignes d’être appelés des langues.
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