Une description philologique de quelques mots du français régional haïtien
Par Roberson Pierre
Faculté de Linguistique de Port-au-Prince / Université de Versailles Saint-Quentin
et Frédéric Torterat
Université de Nice
Source : Voix plurielles 9.2 (2012) 36
Article reproduit en juin/juillet 2020
Généralités
Le créole haïtien inclut de multiples mots appartenant au français régional antillais (FRA) qui lui est spécifique, et dont l’aire d’extension ne coïncide pas forcément avec les frontières du pays. Un tel apport représente un patrimoine culturel et linguistique non négligeable, même s’il mérite d’être discuté. Au demeurant, qu’on envisage ces régionalismes d’un point de vue variationniste ou à l’appui d’autres types d’approches, l’existence du FRA en Haïti est historiquement avérée. Cette existence apparaît, par exemple, à travers des mots comme « carnet », « bouillon » ou « surette », mais aussi les éventuelles réanalyses dont ils sont l’objet. Leur persistance et leur diffusion confortent dans tous les cas l’utilité d’un ouvrage dictionnairique qui serait consacré au FRA (Thibault ; Zanoaga), dans la perspective d’une lexicographie différentielle francophone (LDF).
Pour exemplifier la démarche en question, nous rassemblerons ici des informations relevées dans divers dictionnaires (qui permettent de confronter les acceptions possibles), en apportant des compléments à caractère philologique pour une étude synchronique de quelques lexèmes, tout comme Pierre Vernet l’a effectué lui-même à plusieurs reprises (« Problématique » ; Analyse). Ce type de contribution, si l’on en suit à cet égard Thibault, se saisit de mots «dont la représentation lexicographique est lacunaire, alors que leur usage outre-mer est beaucoup plus fréquent [que sur le territoire français] et stylistiquement moins marqué. Cela est l’indice d’une fréquence relativement importante à l’époque coloniale dans le méconnu ‘français populaire véhiculaire’, que l’on tente de mieux caractériser » (« Français », 127). A ce titre, la LDF conduit notamment à « dégager tous les emplois lexicaux qui paraissent caractéristiques par rapport à un terme de comparaison commun : le français de référence » (Poirier 497). Or, cette analyse en appelle d’autres, dans la mesure notamment où ses implications sociolinguistiques sont tout à fait concrètes.
Plusieurs questions
En s’appuyant ci-après, quoiqu’anecdotiquement, sur les discours journalistiques, notre contribution s’en veut aussi une au débat portant sur le domaine des « registres » de langue et, concernant Haïti, sur les faits de variation diastratique, lesquels posent plusieurs difficultés . Les emplois contemporains de ces mots confortent, au sens sociolinguistique, le point de vue suivant lequel les lexèmes propres au français régional d’Haïti n’appartiennent pas automatiquement à tel ou tel registre de langue, et représentent moins encore une menace de francisation du créole, d’autant qu’il est aujourd’hui impropre de parler d’un contexte diglossique dans ce pays (la « diglossie », contrairement au plurilinguisme – un terme plus général et moins axiologique –, suppose un conflit entre les variétés de langue en question, et ce pour des raisons historiques et / ou politiques). En tout état de cause, même si un débat significatif dans le champ de la créolistique haïtienne contemporaine oppose encore les positions qui maintiennent l’éventualité de la diglossie (Bernabé ; Joint), à celles qui au contraire en modèrent la portée au profit d’un (trans)continuum et d’un plurilinguisme effectif (Berrouët-Oriol et Fournier ; Véronique ; Chaudenson), une telle hypothèse, nous semble-t-il, est à présent en grande partie derrière nous. Par ailleurs, rappelons que ces questions ont déjà fait l’objet de plusieurs analyses descriptives de premier plan (DeGraff ; Fattier ; Hazaël-Massieux). On peut en retenir sans difficulté que les régionalismes que nous abordons brièvement dans les pages qui suivent, ne coïncident pas avec ce qui renverrait à une langue pour ainsi dire apprêtée (ou plus simplement non relâchée), ou au contraire « familière », mais intègrent tous types de discours et de registres. Cette remarque s’applique, de notre point de vue, à ce qu’il convient de retenir de la distinction entre les créoles swa et rèk (« soyeux » et « rêche »), qui est évoquée par des personnes généralement bilingues à propos des pratiques des créolophones unilingues, alors qu’il s’agit presque uniquement, dans le cas du créole swa par exemple, de francisation par adjonction «d’expressions [françaises] pour l’embellir » (dezespresyon ladann pou fè li bel, comme l’a relevé Yves Joseph [Torterat]).
Quelque analyse qu’on en donne, le réflexe consistant à généraliser les conflits linguistiques sur toute la région antillaise ne tient pas compte des emplois divers qui sont effectués, sur le terrain, des français régionaux (quand c’est le cas), tout autant que des créoles représentés. En témoigne notamment un corpus de presse écrite rassemblé par les membres de la Faculté de linguistique de Port-au-Prince, lequel matériau est en prise directe avec le monde contemporain et reste, pour le moment, en cours de consolidation. Ces attestations montrent qu’il conviendrait plutôt d’inscrire cette réflexion dans le cadre du continuum qui s’établit entre les variétés du créole haïtien encore existantes, dont font partie les mots propres au français régional antillais, et par exemple de mutualiser ces ressources dictionnairiques de manière à les rendre disponibles au titre d’un corpus écrit collaboratif. Mais nous sommes pour l’instant aux débuts d’une démarche qui prendra sans doute du temps, et dont les quelques éléments qui suivent sont un exemple parmi d’autres.
Brève étude contributive
bérégène n. m. « aubergine ».
Le mot venu du FRA d’Haïti bérégène désigne un légume potager de forme ovale, à peau lisse et violette, avec pour graphie en cr. h. berejèn. Un emploi abondant apparaît chez Justin Lhérisson, dans Zoune chez sa nainaine (2006). Cf. Le Nouvelliste du 15 novembre 2007 (article de Pierre Clitandre) :
À coté de soupières de pois-France et de pois et riz, on voyait de grandes assiettes de bérégènes farcis, de bananes mûres frites et de bols de riz au lait.
La ressource glossairistique de Potomitan apporte les éléments suivants : « Berejèn (berejenn), obèjin, famille des solanaceæ / nom sc. Solanum melongena / origine Asie trop. », à l’url http://www.potomitan.info/vedrine/kek_plant.php [consulté le 13 juin 2011].
BILAN BIBL. : subst. fém. bot. Aubergine, 1768 (VALMONT DE BOMARE, Suppl. à éd. du Dict. raisonné universel d’hist. nat., table lat., p. 72 : Melongena, fructu oblongo, violaceo, mayenne, ou mélongène, ou aubergine) TLFi.
bouillon n. m. « ragoût de viandes de bœuf ou de cabrit avec des produits vivriers ». Il s’agit d’un plat prisé en milieu rural, dont la graphie en cr. h. est rendue par bouyon. En français de France, le sens est celui d’un potage clair, alors qu’en français régional d’Haïti le mot renvoie à un mélange de viandes diverses, ou encore de crustacés tels que le crabe et l’écrevisse, d’où l’expression en cr. h. krab la pa gra (litt. « crabe non gras ») pour bouyon. Par analogie, bouyon a la signification d’un « contexte de pis- aller ».
Une éventuelle extension de sens est envisageable, pour « plat préparé » (comme générique), ainsi qu’on peut le voir à travers cet extrait du Nouvelliste du 12 avril 2010 (propos recueillis par Nélio Joseph et Pierre-Raymond Dumas) :
Il y a eu des fêtes de carnaval ici. Pierre-Raymond est venu plusieurs fois manger son sandwich, son bouillon.
BILAN BIBL. : loc. v. « faire un bouillon » Telchid 27 ; loc. v. « boire un bouillon » (« avaler une gorgée d’eau en nageant », syn. de « boire la tasse ») Confiant 239 ; Confiant cite ou pa bezwen mande malad si lap bwè bouyon (litt. « on n’a pas besoin de demander au malade s’il veut du bouillon »), et d’autre part, par analogie, vante bouyon w (« vanter [son] bouillon » : faire [sa] promotion) ; par ailleurs, une loc. v. bwè kim e bouyon (« en voir de toutes les couleurs », « boire jusqu’à la lie ») est attestée par Ludwig et al.
calalou n. m.
Syn. en général de gombo : graphié en cr. h. en kalalou, passé en FRA à l’époque coloniale (attesté dès 1751 en tant que mets, tout comme c’est le cas du mot gombeau qui lui est contemporain en FRA).
Le Nouvelliste du 11 mai 2009 (article de Philippe Desmangles) y fait allusion dans les termes suivants :
Je suppute qu’une certaine amertume postprandiale doit demeurer pour diverses personnes car malgré tout, le calalou fourni, le tomtom a eu du mal à descendre, mais que voulez-vous, on ne peut plaire à tout le monde.
Cf. un emploi sous forme de glose dans Le Nouvelliste du 13 octobre 2010 (article de Robenson Geffrard) :
Qui veut connaître les délices du riz blanc avec « lalo » ou encore du « tonmtonm » à la sauce gombo (calalou) ?
BILAN BIBL. : « plante et plat confectionné avec les feuilles de cette plante ou de jeunes feuilles de madère » Telchid 32 ; « mets composé de plusieurs sortes d’herbes et de feuilles rafraichissantes » : Girod, repris par Rézeau 206 ; « ce mot viendrait du terme caraïbe calao et désigne une préparation culinaire typiquement antillaise à base de feuilles de calalou (dont le nom scientifique est Arul costeatum ou Colocasia macrorrhiza), végétal originaire de l’Inde mais également très répandu en Océanie. A cet arum, on ajoute des feuilles d’agoman, de moussanbé ou de siguine, parfois gombos, divers aromates et du lard maigre. Après cuisson, on brasse le tout et on obtient une purée assez liquide servie soit avec de la morue soit avec des crabes » Confiant 168.
Camionnette n. f. « véhicule utilitaire léger, servant au transport de marchandises de faible tonnage ».
Dans le parler ordinaire haïtien, ce gallicisme présente une acception générique : une camionnette, en tant que véhicule utilitaire, permet notamment d’assurer des liaisons routières entre quartiers dans le milieu urbain, et entre hameaux en milieu rural. Dans le milieu urbain surtout, il a aussi pour acception de renvoyer à un « taxi orné », comparable quelquefois, comme le tap tap (formé à partir d’une réduplication onomatopéique d’un déverbal), à une œuvre d’art ambulante ornée de dessins, de peintures et d’ouvrages de ferronnerie. Une attestation contemporaine en est donnée dans un article de Chenald Augustin, paru dans le Nouvelliste du 9 mars 2011 :
Sur tout le parcours, des camionnettes dotées de haut-parleurs diffusaient le spot musical du candidat.
Cf. l’article de Lionel F. Henriquez, paru dans le Nouvelliste du 21 mars 2011 :
Le taxi port-au-princien transportant des usagers avait et a encore un mode d’exploitation différent de celui des camionnettes.
BILAN BIBL. : « véhicule léger, à cheval, plus récemment à moteur, pour le transport rapide des marchandises » TFLi.
carnet n.m. « Petit livre ou registre de poche où l’on inscrit des comptes ou des notes ».
Ce mot a acquis un sens politico-juridique en Haïti à la faveur de l’organisation des élections présidentielles, à partir du début des années 1990. Il se rend en créole par kanè. Quand un candidat a récupéré (ou reçu) son « carnet » du CEP (Conseil électoral provisoire), cela signifie qu’il n’a pas été retenu ou que sa candidature a été rejetée. D’où la locution verbale du cr. h. bay kanè, « donner le carnet (à) » et celle de resevwa kanè (« recevoir son carnet [de quelqu’un] »).
Un exemple est donné en 2010-2011 lors de l’élection à la présidence où Jean Wyclef, d’abord inquiété dans ses vœux, s’est vu refuser le droit de participer aux débats et à la campagne comme certains autres non résidents lors de la période pré-électorale. À ces moments, il sera question d’un KEP a ba anpil kandida kanè (litt. « le CEP [Conseil électoral provisoire] a rejeté la présentation de plusieurs candidats »), avec une expression proche dans katon wouj, « carton rouge » par analogie au football (réf. : Le Nouvelliste du 20 août 2010, article de Victor Junior Jean).
BILAN BIBL. : « consulter son carnet, noter sur son carnet » / 1. 1416, quernet « registre des impôts et gén. de ce qui est dû aux autorités » ; 2. 1819 « petit registre de poche pour notes, comptes, etc » TLFi ; loc. nom. « carnet de commission » Telchid 34.
chadèque n. f. « pamplemousse très juteux ».
S’écrit chadèk en cr. h. Il s’agit d’un fruit tropical proche du pamplemousse et de l’orange mais particulièrement juteux et un peu acide. Nous en avons un emploi dans un inventaire du Nouvelliste du 6 juillet 2009 (article de Carlin Michel) :
Plusieurs types de produits ont été exposés dont des produits laitiers comme le yaourt, des produits d’origine animale comme la fumée et le jambon, des produits végétaux dont un ensemble de confitures de chadèques, d’abricots, d’ananas, de grenadia.
BILAN BIBL. : n. m. « variété de pamplemousse (citrus grandis) » Telchid 35 ; « (ang. shaddock) sorte de gros pamplemousse » Confiant 2007, 262.
pistache n.f. « arachide ».
En cr. h. le mot pistach est graphié ainsi dans tout le pays, sans variante diatopique. Ce fait est assez exceptionnel dans la mesure où les régionalismes sont nombreux dans le domaine du quotidien alimentaire, qu’il s’agisse de comestibles ou de matériels [à titre indicatif, le mot mamit dans l’ouest haïtien se rend par godèt dans le Nord et par kannistè dans le Sud (fr. de référence « marmite »)].
BILAN BIBL. : « cacahuète » Telchid 138 ; même acception chez Confiant, avec l’expression anal. fr. « ne pas même posséder une peau de cacahuète », litt. « être complètement démuni », avec la même transcription en pistach en cr. h.
rigoise n.f. « peau de chèvre séchée et entrelacée ».
Généralement transcrite en rigwaz ou rigwèz en cr. h., ce mot désigne une peau, travaillée manuellement, qui sert quelquefois de fouet pour châtier les enfants turbulents. Une allusion en est faite avec cette acception par Yannick Lahens, dans son ouvrage La Couleur de l’aube, paru en 2000 (Presses Nationales, coll. Souffle nouveau) :
Alors on se faufile, agile, entre trois mangues francisques, quatre bananes grosse botte et deux marmites de pois France étalées à même le sol. Les odeurs courent partout, partout et menacent de vous étouffer. Essences de tabac. Huile rance. Pelures de fruits et légumes. Rejets de viande que se disputent des chiens exsangues. Effluves qui montent des aisselles et des entrecuisses. Mère traversera ce flot en cognant contre les culs-de-jatte, les enfants aux narines effervescentes de mouches, les femmes maigres comme des clous, contre les boiteux et les aveugles et passera enfin devant l’étal tout au bout, là où sont suspendus les machettes, les rigoises et les coutelas avant de s’avancer vers le quartier de Sylvanie.
BILAN BIBL. : « gourdin » (Bouki men nan machwè ap kalkile pouki se yon rigwaz BonDye ba li : « Bouki, main à la mâchoire, se demandait pourquoi Dieu lui a fait cadeau d’un gourdin ») Telchid 280.
suret, ette adj. « légèrement aigre, acide ».
Désigne une aigreur légère à propos de plantes, de boissons ou plus abstraitement de saveurs, avec pour syn. en FRA d’Haïti aigrelet.
surette n. f. « sucrerie, bonbon ».
La graphie correspondante en cr. h. est sirèt. Un emploi métalinguistique en est effectué dans le Nouvelliste du 18 août 2008 (article de Pierre Clitandre) :
Certains markets ont pris l’habitude maintenant de remettre en guise de monnaie des bonbons, des « surettes » dans notre langage coutumier.
Le mot intègre de multiples locutions verbales en cr. h., telles que fè yon sirèt (manmzèl fè yon sirèt : « elle a fait un lapsus »), ou encore se yon baksirèt (misye se yon baksirèt li gen anba dyòl li : « ce type a un sérieux problème d’articulation »).
De nombreux composés existent, comme machannsirèt qui vient donc de machann (« revendeuse de produits de détail ») et de sirèt (bonbons) ou, comme évoqué, baksirèt (« petite barque à bonbons ») : machannsirèt sa a frekan ! (« cette petite marchande est hardie ! »). De ce fait, machannsirèt renvoie à une marchande revendeuse de bonbons et de sucreries du même genre. Une extension de sens est par ailleurs envisageable, comme en témoignent des exemples du type : bagay yo pa bon pou misye, li al louvri yon baksirèt (« Il a du mal à joindre les deux bouts, il a lancé une petite affaire »).
BILAN BIBL. : vieilli « sucrerie » Confiant 1245.
En conclusion
De nombreux autres éléments du français régional antillais ont été relevés par ailleurs, comme s’est appliqué à le faire A. Thibault à partir des œuvres d’Aimé Césaire (2006) et de Joseph Zobel (2008). De son côté, Pierre Vernet a placé, dans son Analiz woman Eritye Vilokan, de Pierre Michel Chéry (2001), l’analyse de ces ressources dans le cadre, forcément militant, d’une défense du créole haïtien. Ainsi aborde-t-il la question des composés (du type dwèt long ou kè plen : voleur / envie de déglutir), ainsi que celle de la réanalyse (avec par exemple egare signifiant « hébété », etc.), en indiquant volontiers leurs implications sociolinguistiques. Or, Vernet s’y emploie aussi dans une perspective ouvertement philologique, comme le montrent les nombreux exemples de constructions locutionnelles qu’il énumère et qu’il commente.
Comme on l’a brièvement vu ici, une LDF pose que l’étude des éléments du lexique ne peut s’extraire des conditions d’emplois qui en sont effectués, et s’appuie sur une analyse à caractère philologique. Outre l’intérêt linguistique de ces données lexicographiques, lequel justifie l’entreprise dictionnairique « collaborative » en cours, de tels apports peuvent contribuer significativement à des travaux de dimension sociologique ou anthropologique par exemple, en ce qu’ils témoignent de pratiques sociales de communautés diverses, dans le même temps qu’ils décrivent, directement ou non, le quotidien des personnes. Leur apport à la terminologie est encore plus évident, et nous aurions quelque mérite à nous saisir des contributions de la LDF dans des domaines aussi variés que les représentations collectives des thérapies cérémoniales, l’organisation communautaire ou les approches des textes bibliques, dont la recherche s’est déjà saisi à l’appui d’« expressions » diverses (avec respectivement Damus, Casimir et Hazaël-Massieux), mais ce ne sont là que des exemples. Ces démarches supposent, dans tous les cas, un catalogage minutieux de ressources de terrain dont les fondamentaux culturels rejoignent, de toute évidence, le bien commun.
Références bibliographiques
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Note
1 Les variations dites diastratiques sont le fait de caractéristiques sociales ou démographiques, et intéressent au premier plan la sociolinguistique. Par exemple, l’emploi d’une expression peut être plus récurrent dans une population déterminée, une certaine catégorie sociale, alors que dans d’autres cas les locuteurs l’emploieront éventuellement dans d’autres acceptions, ou tout simplement ne l’emploieront pas.